[Libre] Désespoir d'être oublié.

Le vide ne faisait que s'agrandir en moi. Je ressentais... Toute ma peine. Pour une fois, je ne regardais pas le paysage qui évoluait, si gracieux, autour de moi. Je ne regardais plus rien. Pourtant, mes yeux étaient fixés vers l'horizon. Peut-être étaient-ils trop embués. Je ne l’espérais pas. Je ne devais pas pleurer. Ce n'était pas mon rôle, je devais réconforter et soutenir la meute, non être faible. Je ne savais pas pourquoi j'étais triste. Peut être parce que je n'avais personne à qui me rattacher. Même la voix qui m'avait si souvent soulée au cours de ma vie se taisait. Il était vrai qu'être sans cesse rappelé par ce 'dragon' tel se définissait-il, était dérangeant pour mener une vie sociale normale mais ça avait été un réconfort. Lorsque j'étais seul, il était là, je ressentais presque sa présence. Mais tout le monde m'avait abandonné, me croyant taciturne, associable... Certes, avoir de la compagnie ne me rendait pas si heureux. Mais je n'avais pas l'impression d'être abandonné. Je ne voulais pas qu'on m'oublie... Qu'on me jette dans le néant. J'existais. Je me serais bien incliné pour qu'on sache que j'étais là. Si seulement je ressemblais un peu à mon confrère Zéro... Ou à Moska, la jeune prêtresse si joyeuse et attentive. On les aimait, eux. On ne pouvait que ressentir de la joie en les voyant. Moi, si on m'apercevait, on m'évitait, comme si j'étais maudit.

Je n'avais ni famille, ni amis, ni personne à laquelle me rattacher.

Soudain un cris strident retentit. Je relevais la tête, maintenant sur de pleurer et vis une forme floue voler. Le soleil m'éblouissait, je dus me mettre une patte sur le front pour identifier l'oiseau. Je ne tardais pas à reconnaitre ce plumage si particulier et cette si petite chose. C'était l'oiseau qu'on m'avait donné pour me guider. Une Pipitte des Arbres. Je m'asseyais, en attendant qu'elle se pose face à moi. Je ne l'avais jamais vraiment apprécié. A vrai dire, je l'avais un peu traitée comme la voix. Mais j'étais content de la voir.

Elle me regarda de ses petits yeux bruns. Je la regardais de mes yeux bleus. Puis elle s'envola.

Son intervention m'avait permis d’arrêter de pleurer. Même de sourire.

Alucard, le sanguinaire loup de l'Est se promenait sur les terres glacées de la meute du Nord. Son compagnon de toujours, Epervier, était juché sur son épaule droite et se reposait avant de reprendre son envol. Pour une fois, il était venu sur un autre territoire que le sien sans aucune mauvaise intention. Il était simplement venu dans l'idée de se promener et de se changer les idées. Leur chemin croisa bientôt celui de l'un des autochtones de ces terres. Un loup au pelage blanc comme la neige et aux yeux d'un bleu azur perçant. Alucard le salua poliment d'un signe de la tête et se plaça directement en face de lui à quelques mètres de distance. Il le regardait dans les yeux mais contrairement à d'habitude, son propre regard ne marquait nul désir d'en découdre avec lui. Il prit la parole.

- Je sais ce que tu dois te dire. Qu'est-ce qu'un loup appartenant à la meute de l'Est vient faire sur les terres de mon clan.

- Saches que je ne suis pas venu chercher querelle, ni à toi ni à aucun des tiens. Je suis simplement venu me promener et j'avais envie de changer d'air.

- Permet-moi de me présenter. Je m'appelle Alucard.

Il était tout à fait posé. Il parlait franchement et sans détours, mais il était parfaitement sincère et le loup qui lui faisait face, s'il avait un tant soi peu de jugeote, comprendrait qu'il disait la vérité. Il était cruel et impitoyable, il aimait faire souffrir autrui et se nourissait de cette souffrance avec plaisir. Mais s'il y avait bien une chose qu'il avait en horreure c'était le mensonge. Il était ce qu'il était et l'assumait entièrement. Il s'en vantait bien plus souvent qu'à son heure. Il fixait le loup au pelage blanc dans les yeux et attendit simplement qu'il réagisse.

Mon sourire disparu quand soudain mon frêle oiseau revint vers moi, un air inquiet affiché. Je me relevais, aux aguets, complétement rétabli de la faiblesse que j'avais eue. Je me mis à balayer les quelques pics abrupts et les plateaux du Mont. Niet. J'étais presque au point de renoncer de chercher quand la Pipitte fit entendre un cri perçant. J'en étais désormais presque sûr. Et malgré la singularité de la montagne, je regardais avec attention les alentours. Je ne tardais pas à reconnaitre que l'oiseau ne s'était pas trompé; j'entendais des bruits de pas et commençais à sentir une odeur nauséabonde. Une odeur qui puait la charogne. Une odeur de sang. C'était donc un loup de l'Est. Celui-ci avait une odeur plus particulière, plus fine, plus facile à reconnaitre si je le revoyais plus tard. J'étais encore en train d'essayer d'identifier le loup quand il apparut sous mes yeux au détour d'un ramassis de neige. Perturbé en voyant qu'il ne tentait rien pour engager le combat, je fus troublé par ses paroles, son discours avec cet accent si étrange, qui n'appartenait qu'à eux.

« Je sais ce que tu dois te dire. Qu'est-ce qu'un loup appartenant à la meute de l'Est vient faire sur les terres de mon clan. »

J'avais envie de répliquer quelque chose mais je le laissais continuer, commençant juste à froncer les sourcils.

« Saches que je ne suis pas venu chercher querelle, ni à toi ni à aucun des tiens. Je suis simplement venu me promener et j'avais envie de changer d'air. Permet-moi de me présenter. Je m'appelle Alucard. »

Il osait se balader sur notre territoire et dire « qu’il avait envie de changer d’air » ?! La fureur montait en moi mais je répondis presque posément.

« Ce n’est pas une raison. Si tu n’es pas venu chercher « querelle » comme le dis-tu, pars et ne reviens pas. Sais-tu que tu peux te balader à ta guise sur tes terres ? Qui me dit que tu n’es pas venu pour quelques complots contre nous ? Tu as beau l’affirmer mais tu es de l’Est, tu n’es pas fiable, comme tous ceux de ta contrée. Il faut s’attendre à tout avec vous. Bref, tu n’es pas le bienvenu ici. »

Wow ! La première phrase aussi longue que j’avais prononcé depuis des années ! Et beh ! Elle était sortie toute seule. Faisais-je des progrès ?
Je réfléchis rapidement à cette phrase. Certes, j’étais finement musclé, mais je ne faisais pas le poids contre l’imposante silhouette du mâle noir. Ça sentait le Mercenaire. M’enfin, il était trop lourd et sa démarche trop brutale pour être celle d’un Assassin. Peut-être me trompais-je. J’avais déjà combattu des mâle de cette envergure mais je n’avais pas mangé depuis plusieurs jours, comme le montrait mes côtes qui se démarquaient, fantomatiques de mon pelage. L’autre loup avait du s’en apercevoir. Raison de plus pour essayer d’éviter de faire couler le sang, et de perdre la vie comme il en était probable s’il se vexait à mes paroles. Et vu que les loups de l’Est étaient très egocentriques et avaient une forte confiance en eux… Je risquais ma peau mais si en meilleure forme, nous aurions été à force égales, sachant que j’étais agile et rapide.

Je soufflais et repris :

« Excuse-moi d’avoir été aussi direct. C’est juste que je n’aie pas l’habitude de croiser des ennemis sur nos terres. Je me nomme Toshiro, loup de la Meute du Nord. »

Je tenais à ne pas en dire plus. Cela n’aurait servi à rien.

Alucard ressentait clairement la fureur du loup au pelage d'hiver. Il la comprenait et elle était totalement justifiée. Il n'en demeurait pas moins qu'il était venu sur ces terres sans aucune volonté de causer un quelconque tord à ses habitants. Il n'était pas non plus venu en émissaire pour son clan. Il était venu de son propre chef pour répondre à sa propre volonté, comme il le faisait toujours. Il était un loup de l'Est certes, mais même en tant que tel il avait sa liberté et en usait comme bon lui semblait. C'était son droit le plus absolu que de disposer de lui-même comme il l'entendait. Il prit la parole pour tâcher de calmer son interlocuteur.

- Je vous en prie, inutile de vous mettre en colère pour moi. Comme je vous l'ai dit je ne suis pas venu à vous en ennemi aujourd'hui. Si vous souhaitez que je parte je m'en irai sans faire d'histoire, mais si vous me permettez de rester un peu c'est avec plaisir que je converserai avec vous.

- Vous êtes ici chez vous. Vos terres, vos règles. Tout ceux qui comme moi viennent en visiteur devrait s'y plier, ce que je ferai dès qu'elles seront portées à ma connaissance.

Comme toujours il était sincère. Il n'avait jamais menti depuis le jour de sa naissance et ne mentirait jamais. Il avait le mensonge en horreure et le montrait toujours clairement. Il l'affirmait même devant sa meute et la meute de l'Ouest, sans doute celle avec laquelle, personnellement, il était en plus mauvais termes. Il reprit la parole quand il fut certain que le loup blanc avait fini de parler. Il ne mentionnerait devant lui sa parentée commune avec le seigneur de l'Est que s'il soulevait la question.

- Je suis enchanté de faire votre connaissance Toshiro. Comme je vous l'ai dit tantôt je me nomme Alucard.

- Ce qui m'as décidé à me rendre sur vos terres, c'est que je suis à la recherche de réponses à certaines questions qui me troublent depuis longtemps.

- Voyez-vous, ma mère était une louve qui jadis appartenut à votre clan, avant de fuir avec son compagnon issu de la meute de l'Est. Le nom de cette louve était Lesya. Auriez-vous par hasard déjà entendu parlé d'elle et, si oui, en quels termes ?

Il éleva la parole, de tache de me calmer. Il semblait être sans mauvaises volontés. C'est vrai qu'en meilleure forme, je l'aurais chassé, mais là, en plus il m'inspirait confiance. Pas confiance... Je dirais qu'il dégageait une aura plutôt sincère. Je devais faire en tache de l'écouter, à mes risques et périls. Le silence s'installait entre nous, nous nous asseyâmes l'un face à l'autre, en faisant soin de garder une petite distance pour plus de sureté. Il affirmait ne pas connaitre les règles de notre Meute. Hélas, l'intrusion chez un ennemi n'en était pas une, c'était plus une chose à savoir si l'on voulait survivre dans Roaring Wolf. Si j'étais entré par mégarde ou par volonté sur le territoire de l'Est ou de l'Ouest, j'aurais été bouffé tout cru. Car eux, ils n'avaient aucune pitié, aucune retenue, juste de la haine sanguinaire, ils étaient prêts à tuer leurs siens pour agrandir leurs terres. Pff. C’étaient les plus cruels. Je les détestais depuis que j’en avais rencontré trois, lorsque j’étais arrivé sur ces terres. A vrai dire, ils avaient été mes premières victimes. Ils m’avaient empli d’une fureur féroce et je n’avais pas réussis à me contrôler. La première fois que du sang avait coulé de mes pattes, la première fois que j’étais assassin, je m’en souviendrais éternellement. Je sentais encore l’odeur de la mort, ce jour-là. Depuis, je m’étais toujours méfié d’eux. Certes, c’était bizarre vu que c’étaient ces loups qui avaient perdus la vie. Mais je crois que j’avais eu la peur de ma vie, au plus profond de moi. Ce jour-là, j’avais compris l’importance de vivre et celle de la mort.

« Je suis enchanté de faire votre connaissance Toshiro. Comme je vous l'ai dit tantôt je me nomme Alucard. »

Je ne te nommerais pas par ton nom, faillis-je répliquer. Nous ne nous connaissons pas et je ne souhaite pas te rencontrer. Ce fut ma première réaction. Mais bizarrement, je souhaitais en savoir plus sur ce loup. Il continua :

« Ce qui m’a décidé à me rendre sur vos terres, c'est que je suis à la recherche de réponses à certaines questions qui me troublent depuis longtemps. Voyez-vous, ma mère était une louve qui jadis appartenu à votre clan, avant de fuir avec son compagnon issu de la meute de l'Est. Le nom de cette louve était Lesya. Auriez-vous par hasard déjà entendu parler d'elle et, si oui, en quels termes ? »

Il était venu retrouver une mère qu’il n’avait pas connu ? Non. Il était venu trouver des informations sur sa mère qui avait soit disant appartenu à notre Meute. Non, au plus loin que je me souvienne, jamais je n’avais entendu parler d’une louve de ce nom.

« Je suis désolé pour toi, je n’ai malheureusement pour toi, pas entendu parler d’elle. »

Au moins, lui il avait de la chance de connaitre sa famille.

« En quoi son ex-appartenance aux Nordiques t’intéresse-t-elle ? Quelles sont les questions que tu te poses ? Je pourrais peut-être y répondre, après tout. » Fis-je après avoir pris un grand souffle.

Je n’avais pas connu l’interessée, mais peut être avais-je quelques souvenirs qui remonteraient en surface.

« Ah, oui. Je me sentirais plus à l’aise si tu étais d’accord pour me tutoyer. »

Libre à lui d’accepter.

En effleurant, par télépathie, la conscience du loup du Nord, Alucard saisit l'intégralité de ses sentiments envers lui. Il savait qu'à sa place il ressentirait à peu près la même chose, avec en prime l'envie d'occire l'impudent qui s'était aventuré sur ces terres. Cette aventure le rendrait peut-être un poil plus tolérant à l'égard de ces loups malchanceux, mais n'allait certainement pas le rendre plus doux vis à vis d'eux. Il ne disait rien contre Toshiro car il était dans son bon droit, lui-même n'était pas à sa place ici.

- Je te remercie de ta sincérité Toshiro. Je dois dire que je regrette que ma meute ne comporte pas plus de gens sensés comme toi ou moi.

En fait il n'avait jamais connue sa mère, tout ce qu'il savait d'elle c'était ce que Shadow lui avait raconté. Il l'avait recueilli alors qu'il était perdu, avait été la seule famille à laquelle il ait jamais pu se raccrocher. Shadow était tout pour Alucard. S'il venait à disparaitre prématurément, sa vie n'aurait plus aucun sens et il pourrait alors se laisser mourir.

- Eh bien pour faire simple, son ex-appartenance à ta meute m'intéresse car cela fait que nous avons, à un degré éloigné, une parentée commune. Disons que c'est la curiosité qui m'a mené ici.

- Je me demandais qui elle était, le genre de louve qu'elle était, le souvenir que ton clan gardait d'elle s'il en demeurait un. En somme, toutes les questions que se pose quelqu'un qui ne connait de sa génitrice que le nom et la meute d'origine.

- J'accepte que l'on se tutoie, cela facilitera l'échange entre nous. Je te remercie de ne pas me chasser arbitrairement comme tu serais en droit de le faire mais je tiens à te rassurer, je n'abuserai pas de ta bienveillance à mon égard. Je ne tarderai pas à partir afin de ne pas t'attirer d'ennuis avec ta hiérarchie.

J’avais la forte impression que ce loup n’était pas très fair-play. Voilà que je ne lui disais rien et il me remerciait d’être franc. Coïncidence ? Bon de toute façon, c’était son problème. S’il voulait vraiment capter ce que je pensais, même mes pensées les plus obscures, c’était son choix. Ah ! Quel con je faisais. S’il me répondait de cette manière, comme s’il voyait ce que je pensais, c’est que son pouvoir était la télépathie. Et beh, j’avais été long à la détente moi. Euh… Cela voulait dire que je ne pouvais rien cacher alors ? Hum. Embarrassant. J’espérais que quand il prenait la parole il s’occupait à autre chose, d’ailleurs il était toujours en plein discours.

« … un degré éloigné, une parenté commune. Disons que c'est la curiosité qui m'a mené ici. Je me demandais qui elle était, le genre de louve qu'elle était, le souvenir que ton clan gardait d'elle s'il en demeurait un. En somme, toutes les questions que se pose quelqu'un qui ne connait de sa génitrice que le nom et la meute d'origine. »

Il fit une pause que commençait à devenir fréquente lorsqu’il m’adressait la parole, comme s’il hachait les sujets. Il les abordait différemment, répondait un par un à mes questions. *Un loup organisé… * me disais-je. Je n’en rencontrais pas souvent. Un peu comme moi enfaite. Non, moi je ne réfléchissais pas à la forme de mes paroles. C’était naturel.

« J'accepte que l'on se tutoie, cela facilitera l'échange entre nous. Je te remercie de ne pas me chasser arbitrairement comme tu serais en droit de le faire mais je tiens à te rassurer, je n'abuserai pas de ta bienveillance à mon égard. Je ne tarderai pas à partir afin de ne pas t'attirer d'ennuis avec ta hiérarchie. »

Bon. Le truc illogique qui me fit réagir. Le loup venait de me parler en me disant « tu » depuis ma requête. Et il acceptait de me tutoyer maintenant ? Peut-être qu’il n’était pas aussi rangé qu’il n’en avait l’air. D’ailleurs, à la pensée de cette incohérence, un petit sourire en coin se dessina sur mes babines.

Oulala. Comme je vous raconte des choses inintéressantes justes par placer des lignes huhu. Il fallait que j’arrête de me préoccuper de ces piètres détails. Il est vrai que certes je parlais peu, mais toujours mon cerveau était en ébullition et souvent je remarquais les choses qui passaient inaperçues aux yeux des autres. D’ailleurs je ne m’en ventais jamais car je les trouvais souvent dégradantes et inutiles à faire partager. Il m’était déjà arrivé de croiser un jeune de mon âge commencer à raconter des bobards sur une doyenne de la meute. Je crois que je l’avais balancé dans l’eau gelée. Ou mis face un phoque. Je ne sais plus.
Je me mis à penser. Rien à faire. J’avais beau me repetter le nom de cette louve dans ma tête, rien n’en sortait.

« Désolé. Mais j’ai dû arriver dans la Meute après que tous les souvenirs de ta mère parmi nous soient effacés. Même les anciens n’en ont jamais parlé. Ah. Peut-être qu’ils l’ont longtemps considéré comme un traitre. Cela expliquerait pourquoi je ne m’en souviens pas. »

Me sentant inutile je rajoutais:

"Bon. Je ne vais pas t'accompagner au camp. Ce serait irraisonné. Donc, si tu as autre chose à dire, dis-le ou attends un autre Nordique passer près de la frontière. Sauf si tu veux parler d'autre chose, je suis libre comme l'air ces derniers jours."

(Vraiment désolé pour avoir répondu si tard! Je suis désolé aussi, de t'infliger ce style d'écriture et cette médiocre inspiration. Il se fait tard et ma tête ne me demande qu'à aller ce coucher. Je te promets une meilleure réponse à mon prochain post^^)

Alucard désactiva son pouvoir de télépathie. Il était sur les terres du loup blanc, ce n'était pas à lui d'aller fureter dans son esprit à la recherche d'informations quelconques. Non, il n'était définitivement pas à sa place en ces lieux et il ferait mieux de partir avant que d'autres loups du nord, moins complaisants que le dénommé Toshiro, ne fasse leur apparition.

Au fond il se fichait pas mal des ennuis qu'il pouvait avoir avec sa hiérarchie pour l'avoir rencontré. Il n'en était pas responsable, il n'y avait donc nulle raison de lui en tenir rigueur. Néanmoins quelque chose au fond de son coeur lui fit comprendre qu'il était temps pour lui de partir. Il n'avait déjà que trop trainé.

- Je ne vais pas t'importuner plus longtemps. Tu n'as pas les réponses à mes questions, il est inutile que je m'attarde ici plus longtemps et ça risque de nous attirer des ennuis à tous les deux avec nos Alphas respectifs.

- Peut-être nous recroiserons nous un jour dans d'autres circonstances, puissent-elles être meilleures que celles-ci. Au revoir Toshiro.

Il y avait bien peu de chance que Toshiro comprenne vraiment où Alucard voulait en venir réellement, il ne le connaissait pas depuis assez longtemps pour cela. Le seul endroit où il était vraiment heureux c'était sur un champ de bataille. Il est un guerrier et ce depuis toujours, il a vécu dans la violence depuis son plus jeune âge et s'est forgé dans cet univers impitoyable.

Il garde cependant à l'esprit que ce n'est pas la violence en elle-même qui lui octroie le respect de la plupart de ses congénères, c'est la force qu'elle lui permet de déployer quand les circonstances l'exigent. Le monde est violent et cruel, il a choisi de se faire à son image pour mieux lui résister.

C'est en apprenant à connaitre son environnement qu'on devient capable de lutter contre lui, et il en va de même pour les individus composant cet environnement. Il repartit sans plus de cérémonies par le même chemin qu'il avait emprunté pour venir sur les terres du Nord, aussi rapide et silencieux qu'une ombre, comme toujours.

" Je ne vais pas t'importuner plus longtemps. Tu n'as pas les réponses à mes questions, il est inutile que je m'attarde ici plus longtemps et ça risque de nous attirer des ennuis à tous les deux avec nos Alphas respectifs. Peut-être nous recroiserons nous un jour dans d'autres circonstances, puissent-elles être meilleures que celles-ci. Au revoir Toshiro. "

J'eus la vulgaire impression, après ces dernières phrases, que j'avais complétement été inutile, débile, ridicule, ignorant, xénophobe, méprisant et raciste. Inutile, ridicule et raciste, surtout. Rhoo et pis zut si je connaissais pas sa mère! Mon rôle n'était pas celui d'apprendre ce qu'étaient et foutaient les bannis et les morts de la Meute! N’empêche... J'étais élite et connaitre et adopter ce qu'étaient et étaient devenus les Nordiques au fil du temps, des décennies. Mais pourquoi m'accuser? Ce loup noir était un ennemi et avait, quand même, osé venir sur notre territoire pour une simple histoire de mère. Ok, s'il elle avait disparue durant son appartenance à notre Meute. Ok, si elle était morte dedans. Ok, s'il était né parmi les nôtres. Mais sérieusement, à quoi servait-il de rechercher des informations sur une mère qu'il avait connue ou qu'il connait? Qu'elle ai fait partie de la Meute ou non, ce n'était qu'un lieu et à part s'adapter au climat et à la faune, sa mère n'aurait pas pu changer littéralement. Si? A moins qu'elle soit schizophrène et qu'entre temps elle ait pu...

Le loup était loin. Il était parti, je ne l'avais même pas salué. Et il n'avait pas menti; rien ne m'était arrivé et il n'avait rien tenté contre nous. Noble.

" Alors? Tu doutes? " Fit la voix qui avait évité de raisonner dans ma tête depuis si longtemps qu'elle avait commencé à me manquer.

" Taa gueuule! " Répliquais-je en japonais (NimportenawakXD) entre autre "Urasai!".

" Hey! Il s'est bien comporté ton ami, un peu de respect. Même si de la haine était fondée en toi, les apparences sont parfois trompeuses.

- Certes. Attends. "

Il fallait que je lui dise quelque chose alors je me mis à courir en allongeant mes foulées, m'adaptant au relief du mont. Lorsque enfin la fourrure ébène du lupin de l'Est redevint visible, je ralentis et m'adaptait à son allure.

" Alucard! Un conseil de ma part... Mieux vaut que tu gardes ce que tu as toujours pensé, imaginé de ta mère. Même si tu as envie de savoir, retiens-toi, car mieux vaut idéaliser les faits d'une personne qu'apprendre d'un autre ses actes les plus cruels ou décevants qu'ils peuvent être. M'enfin... Saches que je ne dis pas de ta mère qu'elle était... affreuse. Mais souvent, faut essayer de ne pas changer les choses, de garder nos préavis sur les choses de la vie. "

Je repris, satisfait de mon monologue.

" Bonne chance, j’espère ne pas te croiser un jour en face de moi sur le champ de bataille, je pense que tu en baverais! "

J'éclatais d'un rire clair et le regarda, m'enfonça dans ses yeux qui ne reflétaient pas ce que qu'il était capable de faire.

" Bonne chance." Répétais-je avant de m'enfoncer dans un brouillard de neige, épais, froid et incontrôlable.

J'avais faim, il fallait que je rentre. Je baille, je pense, je vis.

(17 jours plus tard )

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